Echo de St-Pierre n°109 - Février 1999
MAIRIES DE SAINT-PIERRE

Depuis l’ordonnance du 27 avril 1945, St-Pierre-Quilbignon a cessé d’être “commune”. St-Pierre, St-Marc et Lambézellec étaient rattachées à BREST. Les plus anciens se rappellent des activités liées à la mairie. Si le bâtiment a échappé aux bombardements, nous sommes administrés depuis la fin de la guerre par celle des 4 Moulins qui, avant d’être “Annexe de Brest” était dépendante de la municipalité de St-Pierre depuis 1938, pour répondre aux besoins de l’importante agglomération de ce secteur.
Depuis plusieurs années, l’ancien édifice, englobant l’école des garçons, est devenu la “maison de quartier”.
En me référant aux recherches faites par mon père, Michel FLOCH, aux archives municipales (il fut conseiller pendant le mandat de Mr Eusen (1929/1944)...) voici un bref résumé de ce qu’il avait écrit vers la fin de 1952 à l’occasion de l’inauguration de la mairie annexe de Brest ... “c’est la grande loi administrative du 28 pluviôse an VIII (20 février 1801) qui marque l’origine de nos institutions administratives contemporaines, aux termes de cette loi, chaque commune est dotée d’un conseil municipal présidé par un maire et des adjoints... pas de pouvoirs importants... aucune modification n’est apportée à ce régime pendant tout le cours de la Restauration (1814/1830).
Mais, jusqu’à la loi du 5 avril 1884, il n’est pas une décision que la commune ne puisse prendre sans que l’autorité supérieure soit en droit de l’annuler.
Au lendemain de la Révolution, tout est à organiser dans notre commune exclusivement rurale (ce serait trop long dans cet article de donner des détails).
La “guerre et la marine” ont toujours considéré la rive droite de la Penfeld comme un camp retranché, expropriant terres et maisons, réquisitionnant bêtes et gens pour les besoins de la défense nationale... Nombreuses discussions avec les autorités militaires et la municipalité... que de tracasseries ont connu les responsables de la rive droite pendant plusieurs années... constructions, aménagements de rues... captage des eaux... expropriation pour les travaux de construction du “Polygone d’artillerie de marine” en 1861, etc...
Mais revenons à la mairie. Elle devait être située derrière la charcuterie (Le Borgne actuellement). Puis, vers 1836, au 1er étage d’une maison jouxtant le bureau de tabac actuel. Dès 1848 il est question de construire mairie et école sur la place boisée du bourg.
En 1855, changement... le bureau communal est établi dans une vieille propriété face à la route de Kéranroux (actuellement Rue François Cordon), là où se trouve la grande croix.
De 1852 à 1871, Mr Paul Pochard administre la commune (il était entrepreneur au Prat-Lédan).
25 février 1866... le conseil autorisait le maire à faire l’acquisition de plans et devis et après différentes tractations, le 2 avril 1867 un emprunt de 30 000 F, amortissable en 10 ans, fut voté. 30 janvier 1868, le sieur Nicol fut déclaré adjudicataire des travaux de la mairie et d’agrandissement du cimetière.
Pendant 76 ans... 1868/1944... cette maison placée au centre géographique de St-Pierre anima la vie administrative. De 6 123 Habitants en 1867, la population est montée en 1935 à 14 233 habitants et à la guerre 39/40 nous étions près de 19 000 habitants.
Pendant ce temps-là, 13 maires ont présidé aux destinées de la commune, aidés par des adjoints et conseillers municipaux de diverses nuances politiques. Mr Louis Cloarec, de Lanninon, fut le 1er magistrat du nouveau régime (1871/1875) et le dernier, Mr Victor Eusen, qui a trouvé la mort dans l’abri Sadi-Carnot en septembre 44...
Quelques précisions sur l’annexe de Brest. Déjà depuis le 1er janvier 1935, un secrétaire de mairie (du bourg) tenait une permanence dans un local de l’école des 4 Moulins. Une occasion allait s’offrir à la municipalité... la propriété dite “Manoir de Kerber” habitée par la famille De Miniac, située 200 rue Jean Jaurès (actuellement rue Anatole France) était à vendre. Les pourparlers engagés par le maire aboutirent à l’achat de cette belle propriété de 2 880 m2 pour le prix de 280 000 F (25 août 1937). Les travaux pour les aménagements nécessaires et provisoires furent terminés en 1938. Mr Gilles Poullaouec fut délégué pour y remplir les fonctions d’officier de l’état civil.
Et ce fut la guerre... l’occupation... les bombardements... la cantine... le siège de Brest et la restauration.... l’inauguration de l’annexe le 18 octobre 1952.
Notre mairie du “bourg” était définitivement abandonnée. Mais depuis elle rend de grands services, avec l’ancienne école de garçons devenue “maison de quartier”.
Le bâtiment date de plus de 130 ans. Les locaux, malgré quelques transformations, ne sont plus adaptés aux besoins toujours nouveaux des habitants Ouest de la rive droite.
La municipalité a pris la décision de la rénover. Ce sera, peut-être, le cadeau du 3ème millénaire ?


M. FLOCH