ECHO DE ST-PIERRE N°12
HYGIENE ET SALUBRITE PUBLIQUE
Une épidémie de choléra en 1850, de variole en 1903; la pollution de leau et le manque dhygiène, créent un problème à la collectivité; jusquà ce que le Pari Mutuel permette de réaliser des travaux...
En janvier 1850, le conseil municipal se réunissait pour délibérer sur lépidémie de choléra qui sévissait dans la commune. Il semble que les élus municipaux de Saint-Pierre Quilbignon aient souvent le souci de lhygiène et de la salubrité dans leur commune.
Du 17 octobre au 24 décembre 1849, 147 cas furent enregistrés et 54 décès constatés. Ce conseil rendit hommage au docteur Boulard qui a beaucoup oeuvré pour soigner les malades. En 1893, dans les villages de Prat-Ledan et des Quatre-Moulins, les eaux des puits sont contaminées par des infiltrations de matières organiques lors des épidémies de choléra à Kerangoff, cest une écurie située à proximité dun puits qui contamine leau.
On commence à construire des canalisations et des bonnes fontaines pour amener leau vers ces différents quartiers, et la mairie prend des dispositions pour inhumer les cholériques et désinfecter les quartiers contaminés. Deux gardes et un journalier sont dailleurs affectés à la surveillance de ces quartiers. Peu à peu la situation saméliore mais il faut rester vigilant et le conseil vote louverture dun crédit de 1000Frs avec la faculté au maire de le dépasser si le besoin se fait sentir.
Autre sujet qui préoccupe nos élus en 1881: les tueries ou abattoirs particuliers qui semblent de développer dans la commune. Et pourtant les tueries devaient avoir une autorisation préalable. Or, à cette époque, une seule était autorisée sur la commune. Les autres présentaient dailleurs des défectuosités au niveau des installations. Le maire informa donc les bouchers quils devaient respecter les conditions dhygiène exigées sous peine de poursuites. Cest également en cette année 1881 que le maire et le conseil municipal se penchent sur les inconvénients résultant du manque de fosses daisance. Les habitants jettent leurs déjections sur la voie publique ou dans les mares, ce qui provoque des foyers dinfection, surtout pendant les périodes de grandes chaleurs.
Devant cet état de faits désolants, un conseiller demande au maire:
- daviser les propriétaires détablir des baquets couverts et des fosses daisance devant chaque groupe dhabitation.
- dinformer les fermiers de sabstenir de laisser les fumiers sur le bords des routes.
- déloigner toute cause dinsalubrité de lair des habitations et surtout des tueries-abattioirs
Pour assurer lexécution de ces mesures, une commission dhygiène est mise en place, elle comprend 6 membres, un pour chaque centre composant notre commune à lépoque. Ces centres sont: Le Bourg et le Barullu, les Quatre-Moulins, le Petit Paris, Laninon, Prat Ledan et le Rouisan, Kervallon, Sainte Anne et la Maison blanche.
Mais 18 mois plus tard, malgré tout le zèle déployé par cette commission, force est de constater que la situation ne sest pas améliorée. Les populations ouvrières entassées dans des logis étroits, anémiés par une nourriture de mauvaise qualité souffrent dans ce cadre de vie, les fumiers sentassent toujours aux portes des habitations.
En 1928, on constate à Prat Ledan et aux Quatre moulins lexistence dune nappe deau contaminée. Le Conseil départemental dhygiène rejette la demande dun habitant du quartier qui voulait fabriquer des limonades et des eaux gazeuses.
Mais la commune de Saint-Pierre, livrée à ses seules ressources, ne peut assurer la réalisation de lensemble des travaux. Le conseil demande donc au Préfet du Finistère, une subvention basée sur les fonds du Pare Mutuel, et une autre sur le Produit des jeux. Cest donc suivant lusage établi, que la commune de Saint-Pierre est aidée par l'état. Létendue de la commune est vaste, de nombreuses fouilles sont faites et un tuyautage de trois kilomètres est installé ; ce sont donc des grands travaux onéreux qui sont faits. Le conseil et la commission dhygiène, ont réussi à faire prendre conscience aux habitants, mais également aux autorités supérieures.
Cest donc, seulement au début de ce siècle, que notre commune a enfin trouvé un visage sain et agréable.
F. LULLIEN