ECHO DE SAINT-PIERRE N° 124 - Juin 2000

SAINT-PIERRE QUILBIGNON ET LA MER

    Pour Brest 2000, nous serons une fois de plus aux premières loges : du jardin de Kerbonne à l'est, au belvédaire de Ste-Anne à l'ouest, en passant par la route de la Corniche, Maison-Blanche, le sentier du Portzic, nous serons nombreux à voir évoluer les milliers de voiliers sur la rade.

   C'est vrai, on l'oublie parfois, nous sommes - enfin nous l'avons été - une commune maritime. Eh oui ! Avant la construction des ponts qui nous relient à "Brest-même", la paroisse de Quilbignon, qui incluait Recouvrance au début, était une presqu'île entre rade et Penfeld.

   Nombreux sont les habitants de cette contrée qui y sont arrivés par la mer.

   Les peuplements préhistoriques que dénotent les noms du "Cruguel" ou de "Castel an Daol" se trouvent tous deux sur les hauteurs qui dominent la rade.

   Quant au "Cosquer", au-dessus de Ste-Anne du Portzic, nom qui témoigne d'une implantation romaine, ne peut-on imaginer que ses colons n'y soient arrivés par voie maritime avant la conquête de la Gaule par Jules César ?

   Nous avons déjà écrit dans ces colonnes que les nombreux noms de "Lan-", à commencer par Lanouarnec que nous trouvons en couronne sur le pourtour de notre presqu'île, étaient reliés à une crique, port d'échouage pour les immigrés d'Outre-Mer qui sont venus s'installer chez nous avant le Xème siècle.

   Et la marine donc, que de liens, tantôt favorables, tantôt dommageables, n'avons nous pas entretenu avec elle ! Elle nous a capté plusieurs de nos sources pour venir alimenter ses vaisseaux aux "Quatre Pompes". Elle nous a coupé de la mer sur une bonne partie du littoral, de l'arrière-garde aux Quatre Pompes. Comment imaginer aujourd'hui que là où se trouve les bassins de Lanninon, berceaux du "Charles De Gaulle", il y avait encore en 1900 des "bains de mer" ? Même le panorama nous a souvent été substitué entre la Grande Rivière et l'Ecole Navale, les cuves à mazout puis par les immeubles des sous-mariniers.

   En contre-partie, nous devons admettre que nos compatriotes ont été nombreux à tirer leur gagne pain de la marine, qui comme marin d'État, qui comme salarié de l'arsenal.

   Et Ifremer, bien que sur le territoire de Plouzané, reste un peu de chez nous.

   Nous avons déjà ici relaté de nombreuses délibérations de notre Conseil Municipal de St-Pierre, montrant l'importance du transport maritime pour relier notre commune à l'extérieur, en particulier avec la presqu'île de Crozon toute proche.

     Alors, je me permets de renouveler ici une proposition, peut-être pas aussi saugrenue qu'on pourrait le croire : pourquoi pas une liaison maritime, l'été, entre Maison Blanche et Roncanvel ? Mais bien sûr, il faudrait alors qu'en même temps Bibus accepte de descendre jusqu'à la mer.

Hervé Cadiou