ECHO DE SAINT-PIERRE N° 146 - Octobre  2002

Stade de football du Valy-Hir

Si aujourd’hui on peut l’appeler stade, ce ne fut pas toujours le cas. Jusqu’en 1945 c’était deux champs de forme trapézoïdale, numérotés au cadastre 936 et 937. Ils appartenaient aux consorts Cloarec, rue Pierre Loti ; se consacrant au maraîchage et vu l’éloignement de ces terrains, ils louèrent ceux-ci pour une somme modique aux Patronages afin de pratiquer le football.

L’Etoile Sportive Kerbonnaise jouait sur la parcelle 937 et la Légion Saint-Pierre sur la 936. Monsieur et Madame Autret qui tenaient le café : « au Débit Vert » exploitaient aussi une petite ferme. La grange servait de vestiaire et l’auge en granit de lavabo. A la fin de chaque match, les filets des buts étaient ramassés par les joueurs et entreposés au « Débit Vert ».

L’Etoile Sportive Kerbonnaise fit du basket-ball son sport principal, abandonnant peu à peu le football. Ceci rendit service à la Légion Saint-Pierre, car les Allemands décidèrent de la construction d’un blockhaus dans la parcelle de la Légion, rendant de ce fait le terrain impraticable. Ils purent jouer un certain temps sur l’ancien terrain de l’ESK.

Les Allemands ayant installé une batterie de DCA dans la parcelle 938, dont Monsieur Bellec était propriétaire ( entre le stade et la rue des frères Goncourt aujourd’hui ), le blockhaus leur servait de casernement et d’abri pour les munitions. Pour rejoindre la batterie, ils creusèrent une tranchée qui longeait les talus.

Avec la loi sur le travail obligatoire ( STO ) envoyant les jeunes gens travailler en Allemagne, ceux-ci durent se cacher et le football cessa. Après la Libération la vie reprit lentement. Alphonse Durose, secrétaire de la Légion dut se rendre en Angleterre pour chercher du matériel pour l’Arsenal. Il en revint avec des chaussures de football, introuvables en France à l’époque. La Légion put reprendre ses activités. Le terrain étant trop exigu pour les normes du football, le talus séparant les deux champs fut repoussé vers le blockaus.

En juillet 1949 la Légion fit l’acquisition d’une baraque en bois pour servir de vestiaire. On l’installa dans la cour du « Débit Vert ». Quant au terrain, c’était toujours le champ de football, entouré de talus. L’équipe première, réalisant des exploits et la montée en division supérieure, attirait de nombreux spectateurs et une amicale de supporters fut créée. Cette amicale, grâce à des tombolas, offrit la construction de tribunes et vestiaires, inaugurés en 1954. Puis une clôture le long de la route du Valy-Hir et la construction d’une buvette et de sanitaires.

Le terrain n’était toujours pas acheté à la famille Cloarec ; seule une promesse d’achat existait, mais qui ne se réalisera qu’en 1961 par un emprunt sans intérêt remboursable en cinq ans auprès de la Ligue de l’Ouest. La clôture complète fut réalisée par des bénévoles et par les Anciens de la Légion. Les frais d’achat et de clôture étaient couverts par la kermesse annuelle.

Toutefois le terrain étant trop étroit vers le fond, un échange de terrain avec monsieur Bellec fut réalisé, permettant ainsi d’avoir un terrain aux normes exigées. La toiture des tribunes a été changée et abaissée depuis sa construction.

Yves Le Roy