ECHO DE SAINT-PIERRE N° 149 - janvier  2003

La fin de la ferme Le Bourt

    Contrairement à ce que je pensais, la ferme de mes grands-parents Le Bourt sise à Pen-ar-Valy (au Petit Paris) n’a pas été détruite par un bombardement. D’après le récit de mon oncle René, témoin oculaire, qui accompagnait les Américains dans leur avancée pour libérer Brest, aux mains des Allemands, il s’est passé de sérieux combats car ces derniers occupaient tout le secteur dans les nombreux blockaus existant autour du manoir « Lavenan » situé à Keroudot ainsi qu’à Pen-ar-Valy. Ils avaient investi la ferme abandonnée. Les Allemands résistaient plus que prévu. Finalement les Américains ont canonné la ferme, d’ailleurs sur la photo jointe on voit distinctement la trace de l’obus qui a mis fin à la résistance de cette poche ennemie.

    Après la guerre, notre baraque étant construite près des ruines de la ferme, mes oncles Jean et René Le Bourt ont été obligés de débloquer notre puits comblé avec des caisses de munitions, de fusées ainsi qu’un nombre élevé d’armes en tous genres. Je me souviens de les voir neutraliser tous ces obus afin de récupérer les douilles en laiton qu’ils revendaient au port de commerce. Et nous, gamins, nous récupérions les bâtons de poudre afin de confectionner des bateaux à réaction que nous faisions naviguer dans la piscine du blockaus dont on voit encore une partie près de l’ANPE.

    Nous vidions les fusées de leur poudre afin de confectionner des feux de bengale pour la Saint-Jean.

C’étaient de jolis feux d’artifice que nous improvisions.

M. Quilien..