ECHO DE SAINT-PIERRE N° 153 - Mai  2003

Evolution du Monde Agricole à St Pierre

au cours du siècle

 

De 1900 à 1930 le travail de la terre faisait vivre un millier de personnes réparties dans les 130 fermes de la commune .

Le cheval

Dans certaines, il n'était pas rare d'y trouver 3 ou 4 employés, les travaux manuels nécessitant beaucoup de monde. Les chevaux utilisés pour les labours mettaient en moyenne deux jours pour retourner 1 hectare(*).

1930 : L’électricité

L'arrivée de l'électricité modifie les façons de vivre, adieu les lampes à pétrole. Quelques moteurs électriques ( pompe à eau , pompe à purin ) remplacent avantageusement la force des bras. Plusieurs fermiers font l'acquisition d'une automobile pour les livraisons du lait et des légumes en ville. L'outillage s'améliore : écrémeuse, baratte, brabant réversible, rouleau articulé, faucheuse, moissonneuse-lieuse sont les bienvenus, mais le véritable changement n'a lieu qu'après la guerre 39/45.

La mécanisation

1946 voit l’apparition du premier tracteur à Kerstéria, un Ford Fergusson développant 21 cv. En 1946 la valeur d'un tracteur était l'équivalent du prix d'un cheval (6000 francs). Il sera suivi l'année suivante d'un second, et en 1955, on en dénombre une dizaine.

1950 : les machines à traire suppléent le travail des femmes. Il y a aussi moins de livraisons car plusieurs laitiers adhèrent à la coopérative. Pour la reproduction, on a recours à l'insémination artificielle.

1957 : les moissonneuses-batteuses ont leurs adeptes, mais beaucoup encore sont récalcitrants (perte de grains et de paille). Mais plus tard les presses ramasseuses mettront tout le monde d'accord. 1957 voit aussi l'arrivage des premières frisonnes au rendement bien supérieur aux vaches armoricaines.

1960 : Les silos à grains viennent s'ajouter aux hangars mais n'embellissent pas le paysage.

Qu'en est-il aujourd’hui ?

Des 130 fermes il n'en demeure plus que 6, l'extension de la ville a englobé la moitié des terres cultivables :

4 exploitations laitières à Traon Bihan, Kerivin Vao, Kervallan et Larc'hantel.

1 élevage porcin à Lanninguer

1 culture maraîchère sous serre à St Anne du Portzic

Dans les fermes, l'exploitant travaille seul ou avec un aide sur une surface de 40 à 100 hectares. Son épouse a souvent un emploi en ville. Les tracteurs de plus en plus puissants, 100 à 120 chevaux, permettent de labourer un hectare par heure. Les outils comme les semoirs, pulvérisateurs ou tonnes à lisier sont utilisés en coopération. Au temps des récoltes de céréales ou de maïs, les cultivateurs font appel aux entrepreneurs. L'ensilage du maïs fourrager nécessite l'entraide durant 15 à 20 jours.

Les camions des coopératives laitières font le ramassage du lait entreposé dans des bacs réfrigérés tous les seconds jours.

Dans l'obligation de transformer les bâtiments, salles de traite etc... aux normes européennes certains hésitent. Combien en restera-t-il dans dix ans ?

Jean  Pochart

(*) Ceci explique pourquoi en Breton, l’unité de surface est appelée couramment « devezh arad » (= journée de labour), pour 1/2 hectare .