ECHO DE SAINT-PIERRE N° 155 - Septembre  2003

L'Arc'Hantel : une autre histoire

La présence de la Noblesse à St Pierre Quilbignon a été abordée par Michel Floch et par des articles, dans l’Echo, notamment de P. Floch et J. Pochart.

De fait, et M. Floch l’écrit dans son ouvrage cité en référence, il y avait moins de Maisons Nobles à Quilbignon que dans les paroisses voisines.

« L’Atlas d’Histoire de Bretagne » le montre bien, en estimant dans la région de Brest zéro à cinq nobles sur la paroisse, alors que la moyenne est de treize nobles par paroisse dans le Léon.

A la Montre de Lesneven en 1503, il y avait 5 gentilhommes de Quilbignon, 45 de Plourin,…

Mais il y avait quand même de nombreux manoirs sur St Pierre Quilbignon. En général, le mot manoir signifie le lieu où l’on demeure, la Maison de Noblesse. Le manoir est souvent identifié à un petit château. La taille, la qualité architecturale, étaient liées à la richesse du propriétaire. Les Manoirs de St Pierre Quilbignon devaient être de taille modeste, comme beaucoup de ceux du 16ème siècle : 2 salles au rez-de-chaussée et 2 chambres à l’étage.

Yves Lulzac, dans son ouvrage cité en référence, s’est intéressé au manoir de l’Arc’Hantel, et nous le décrit tel qu’il existait en 1682.

Le logis principal, sous couverture d’ardoises, comprenait une cuisine et un cellier au rez-de-chaussée, deux chambres au 1er étage, et des greniers au second. En retour d’angle, une autre maison à toit de chaume, servait de métairie ; écuries et crèches fermaient la cour.

En 1481, ce n’était qu’une simple maison habitée par un fermier, et appartenait à Yves de Cornouaille. Cette famille, qui possédait la Seigneurie de Kérinou entre autres biens, était déjà propriétaire du lieu au 14ème siècle.

En 1506, Hélène de Cornouaille, sa fille, mariée à Bertrand Gilart, l’un des écuyers de la garnison du château de Brest, déclarait demeurer dans son manoir de l’Arc’Hantel.

Après quelques péripéties, ce manoir devint propriété de la famille Gilart. Les héritiers porteront le titre de Seigneurs de l’Arc’Hantel. Des mariages dans la lignée avec l’héritière de la maison noble de Kérébest en Plouzané, puis avec Louise de Poulpiquet, fille du Seigneur de Kéranroux, permirent à un descendant, René Gilart, né vers 1575, de porter le titre de Seigneur de l’Arc’Hantel, de Kérébest et de Kéranroux… La famille Gilart habitera l’Arc’Hantel jusqu’en 1650, date à laquelle elle s’établira au manoir de Kéranflech en Milizac.

A partir de cette date, le manoir sera loué à des fermiers qui exploiteront les terres. C’était l’époque où une couche paysanne aisée apparaissait et s’installait souvent comme métayers dans les Maisons Nobles.

Par exemple, les locataires en 1693 étaient eux-mêmes propriétaires de terre en Plouzané.

Le domaine de l’Arc’Hantel qui s’étendait sur plusieurs hectares, possédait un fief qui concernait principalement le lieu de Coattan, situé environ à 2 km à l’est du manoir.

Le fief, élément du système féodal, renforçait l’union du Seigneur et de son vassal en permettant à ce dernier d’avoir des revenus d’un bien sans en être propriétaire.

Yvon De Coattan et ses frères tenaient le lieu dès le milieu du 15ème siècle.

Il faut noter que le sens du mot Coattan peut porter à deux explications : bois (coat) de feu (tan) ou bois de chêne (tann : chêne rouvre).

D’ailleurs, il semble qu’il y ait eu francisation du nom noble « Coattan ». En effet, à l’inventaire de 1443, on retrouve un Seigneur de Coetsaliou en Plouvien, qui apparaît sous le double nom de Coattan et Du Bois.

D’autres seigneurs, d’autres manoirs, qui ne sont pas cités dans ce court article, ont existé sur St Pierre Quilbignon, et ont marqué le secteur longuement, notamment à travers la propriété des terres agricoles, comme le rappelait J. Pochart (Echo n° 136)

J.P Madec

 

Sources : - Chroniques oubliées des manoirs bretons Tome 3 d’Yves Lulzac

- St Pierre Quilbignon M Floch

- Echo de St Pierre 108 et 136 (voir site internet : http://perso.wanadoo.fr/mpt.stpierre)

– Atlas d’Histoire de Bretagne.

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NOMS DE LIEUX

Le groupe « Mémoire de St. Pierre » a entrepris de faire l’inventaire des noms de lieux, hameaux, villages, grèves, etc… de l’ancienne commune. Ces noms constituent un riche patrimoine culturel, qu’il est nécessaire de préserver et d’entretenir. Aussi, une action a été menée auprès de la municipalité, dans le cadre des attributions de noms de rues – parcs et jardins – pour que dans les zones urbanisées, ou en cours d’urbanisation, ces noms soient tous attribués pour dénommer un lieu public.

Lors du conseil municipal du 11 avril dernier, deux noms ont été attribués concernant St Pierre :

- Le jardin de LANINON. Ce jardin, précédemment nommé Jardin Pierre Loti, est accessible depuis les rues Pierre Loti, Georges Leygues et Joseph Oulhen. Il était en effet nécessaire que la ville de Brest s’approprie ce nom, d’un village du bord de mer, chargé d’histoires, et disparu dans la première moitié du 20ème siècle, pour l’extension de l’arsenal militaire. La parcelle sur laquelle a été aménagé ce jardin était autrefois nommée « Par an aours » et dépendait du terroir de Laninon ; jusqu’aux années 1970, il y avait sur ces terres des cultures fruitières et légumières.

- La rue de KERHAMON. Cette nouvelle rue dessert, à partir de la rue de la Résistance, un lotissement en cours d’achèvement. Près de ce lieu, au croisement de la rue de Pouléder, il y avait autrefois une ferme nommée ainsi.