ECHO DE SAINT-PIERRE N° 159 - Janvier  2004

1er article

NAISSANCE DU "CLUB PETIT PARIS"

1955 : des jeunes se prennent en main pour jouer au foot.

Nous étions une joyeuse bande de gamins de 14 à 17 ans, habitant à Pen ar Valy, au Petit-Paris à Saint-Pierre Quilbignon. Nous étions de fervents amateurs de football, tous licenciés à la Légion, nous entraînant dans notre quartier dans un champ abandonné car frappé d’alignement. Nous l’avions aménagé en terrain de foot avec de vrais buts, une cabane de jardinier transformé en vestiaire.

On joue ...

Un jour l’un d’entre nous propose de participer à un concours organisé par un illustré, où le premier lot est un équipement complet de foot et un ballon. Sans trop y croire, nous répondons au questionnaire et l’expédions avec une photo d’identité.

et on gagne !

Peu de temps après, et n’y pensant plus, quelle ne fut pas notre surprise de voir notre facteur nous apporter un gros colis ! Imaginez la joie de gamins découvrant les équipements complets de foot et le ballon !

Nous avions de vrais shorts et maillots ! Nos couleurs sont désormais le blanc avec un liseré bleu. Après concertation, nous avons dessiné un logo avec les lettres C.P.P. (Club Petit Paris) que ma mère, bonne couturière, s’est empressée de coudre sur les maillots. Ainsi fut créé le C.P.P. !

Nous allions rencontrer les autres équipes de quartier, en particulier celles du stade Quilbignonnais et de Kerbonne. Nos adversaires nous enviaient en nous voyant exhiber avec fierté nos propres couleurs.

M. Quillien

***************

2ème article

TOUS A L'ABRI

Tout comme les autres groupes d’histoire locale de Brest, « Mémoire de Saint-Pierre » est associée à la visite guidée de l’abri Sadi Carnot tant pour les journées du patrimoine que pour les élèves et enseignants des écoles, selon leur demande, à une période déterminée. La dernière date du 24 au 28 novembre 2003… Des témoins de la guerre, pompiers et défense passive (défense civile) interviennent pour répondre aux questions des visiteurs.

Voici une anecdote qui s’est passée le 27 novembre, en fin de visite. Durant toute la semaine, scolaires et enseignants étaient venus pour un devoir de mémoire…

Touchant...

Ce matin-là c’était le tour d’une classe de CM2 de l’école Ferdinand Buisson de Lambézellec. La visite se terminait et nous nous trouvions à l’extérieur, côté arsenal. Les durs moments d’émotion, vécus ensemble, nous tenaient encore… C’est alors qu’un élève du groupe se détache pour venir vers moi et me remercier de quelques mots gentils. Sa voix est faible… Joignant le geste à la parole, il plonge sa main dans sa poche pour me tendre, bien serrée entre ses doigts, une pièce de 2 euros. C’était peut-être toute sa fortune ! Une pièce que je lui redonne doucement... Ses yeux brillent, et les miens aussi. Il a touché mon cœur… Pas belle la jeunesse !

Et moi, l’ancien, l’un des témoins de la lointaine guerre toujours si proche dans les souvenirs, j’ai admiré cette grande qualité de partage. L’émotion et le cœur… Merci

F. Kergonou