ECHO DE SAINT-PIERRE N° 163 - Mai 2004

1937 : Un nouveau lotissement

à Saint-Pierre

Dans le cadre du développement de la commune de Saint-Pierre Quilbignon, le conseil municipal était fréquemment amené à se prononcer sur des projets de lotissements privés, à étudier notamment les cahiers des charges, à y proposer éventuellement des modifications pour concilier intérêts privés et intérêt collectif. Par exemple, le conseil municipal de Novembre 1936 en examinait trois.

Quelles étaient les préoccupations de l’époque ? Le document adopté par le Préfet du Finistère en Mars 1937 fixant le règlement du lotissement de Jean-Louis Madec et son épouse, situé au lieu-dit « Le Panier Fleuri » sur la commune de Saint Pierre Quilbignon, nous apporte quelques éléments.

Ce lotissement s’étendait sur une superficie de 3223 m2 (5 lots), formait la plus grande partie d’un « champ de terre labourable » dit « Parc An Houidic ».

Il était bordé à l’ouest par un chemin rural que le lotisseur devait élargir à huit mètres à ses frais, et faire une cession gratuite de terrain et assurer l’arrivée de l’eau potable pour la pose d’une canalisation branchée au réseau communal. L’actuelle rue du Panier Fleuri naissait.

La commune, elle, faisait une emprise sur le champ à l’Est, pour l’agrandissement du cimetière.

Une ligne électrique était prévue en bordure du lotissement à laquelle pourraient se brancher les acquéreurs « pour l’éclairage de leur maison »…

Si les eaux pluviales revenaient au caniveau, les « eaux vannes et ménagères » devaient s’écouler dans une fosse étanche.

Il était demandé aux acquéreurs de clore leur façade par un mur de maçonnerie de un mètre de haut maximum, surmonté d’une grille en bois, fer ou ciment, et l’habitation ne pouvait se faire à moins de trois mètres de la rue.

On pouvait y construire les « maisons d’habitation ou de commerces » mais étaient interdits « dancing » et « Maison de tolérance ».

Ce type de construction était libre, mais les maisons en bois étaient prohibées (sauf les communs placés à l’arrière) et aucune construction ne pouvait avoir vue sur le cimetière à moins de soixante mètres de celui-ci.

Quant à l’achat d’un lot, il était bien précisé que « tous paiements seront effectués en l’étude du notaire et ne pourront avoir lieu valablement qu’en bonnes espèces de monnaie ayant cours et « billets de la Banque de France »…

J.P Madec

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La construction d’une maison

à Kerzudal en 1937

Le petit chemin de Kerzudal partait de la rue de la Mairie, actuellement Victor Eusen. En face, à gauche, le petit chemin où les gens vidaient leurs détritus, puis en contrebas d'un talus, un champ, jusqu'à la rue Le Guennec surélevée pour le passage du tramway du Conquet ; En continuant, un talus délimitait 3 champs et on arrive au niveau de la salle de tennis actuelle, où subsiste un morceau de ce talus.

C’est tout près de là que se fait la construction de la maison.

Une maison dont le devis était de 22671 Francs

Il s’agit d’une maison de deux pièces sur sous-sol. Une chambre (celle des parents), et une grande cuisine, séparée par un paravent qui délimitait un coin servant de chambre d’enfant.

L’eau courante coule par un robinet au-dessus d’un petit évier (50 x 60 cm). Mais il faut l’économiser car c’est de l’eau de pluie collectée par un bidon de 200 litres. Quant à l’eau potable, il faut aller la prendre à la pompe, à 250 mètres.

Il aura fallu attendre 20 ans pour avoir l’eau de la ville à la maison, en mars 1957.

Les problèmes administratifs

A cette époque, en plus du permis de construire, il a fallu demander l’autorisation à la Marine Nationale, car l’emplacement de la maison est situé entre la deuxième et la troisième zone des servitudes défensives du fort de Keranroux. Ce certificat, obtenu en juillet 1936, précisait les lois en vigueur, le descriptif de la future maison, et obligeait le demandeur de s’engager à ne présenter aucun recours ni aucune espèce d’indemnité dans le cas où, la place étant déclarée en état de guerre et menacée d’hostilité, l’autorité militaire jugerait convenable de faire démolir la dite construction. L’engagement signé sera toujours valable.

H. Le Turquais