ECHO DE SAINT-PIERRE N° 169 - janvier 2005
Dans
ce joli quartier de Saint-Pierre Quilbignon, nous étions de nombreux enfants nés
pendant la guerre 39-45 et après. Nous avons presque tous fréquenté la petite
école St André située rue Cuirassé Bouvet où nous avons appris l’art du déguisement.
C’est
pour cela que, devenus un peu plus grands, nous avons perduré la tradition.
Quelle joie pour nous, ainsi que nos parents, de farfouiller dans les malles ou
les greniers, afin de dénicher l’accoutrement idéal ! Jupes de grand-mère,
chapeaux démodés, vieilles chaussures et lunettes,
cannes, parapluies, vieux costumes de marin, et j’en passe.
Après,
venait le moment de se farder avec vieux rouge-à-lèvres, et bouchons de liège,
pour obtenir moustaches et boucs à volonté.
Ainsi
attifés, nous partions dans, parfois plus de quinze gamins allant de
treize-quatorze ans à trois ans, défiler dans les rues du Petit-Paris
jusqu’au Valy-Hir et Kéraros en chantant. A cette époque, il y avant
beaucoup d’épiceries et autres magasins, et les gérants ou propriétaires
nous distribuaient des friandises : bonbons, sucettes, réglisse, sucres
d’orge.
Nous
revenions à la maison les poches pleines, ainsi que la bouche pour les plus
petits, et maquillés d’une autre façon. Et nous étions heureux dans le
temps à Pen-ar-Valy au Petit Paris.
M.Quillien
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Nous
reproduisons ci-dessous un article paru dans Ouest-Eclair en mars 1924, journal
créé en 1899 et devenu Ouest-France en 1944. Il est intéressant d’y voir
comment on relatait les faits divers à cette époque, avec des détails qui
sont tus de nos jours, comme l’adresse du prévenu, les noms des victimes (qui
étaient entiers dans l’article, mais que nous avons préféré ne pas
mettre). Les métiers ont aussi changé, même si on trouve toujours rue de
Kerarros le lavoir des blanchisseuses.
LES
EXPLOITS D’UN ESCROC
A
la suite d'une enquête active et de recherches minutieuses, on vient de procéder
à l'arrestation d'un courtier d'assurances, Edmond Molard, âgé de 34 ans,
domicilié à Vannes, 3, avenue de Verdun, qui a commis de nombreuses
escroqueries dans le Finistère et les départements limitrophes.
Cet
individu opérait depuis une quinzaine environ dans la commune de
Saint-Pierre-Quilbignon. Se disant fondé de pouvoir du
bureau des pensions de Quimper et s'adressant principalement aux veuves
de guerre, il leur faisait miroiter l'obtention d'une pension, grâce à ses démarches
; mais demandait préalablement le versement d'une certaine somme pour l'établissement
des dossiers et livrets. Il réussit ainsi à faire de nombreuses dupes : on
cite déjà plusieurs personnes qui
mises en confiance par sa verve, se seraient laisser, aller à lui
remettre de l'argent. Ce sont Mme veuve C… et Mme veuve C…, cultivatrices à
Pont-Cabioch, en Guilers ; Mme L…, cultivatrice à Lannouarnec en
Saint-Pierre-Quilbignon ; Mme veuve B…, ménagère à Kerdriden ;
Mme veuve M…, commerçante aux Quatre-Pompes ; Mme veuve R…, blanchisseuse
et Mme veuve F…, ménagère à Kerarros en Saint-Pierre-Quilbignon. Il est
certain que la liste ne s'arrêtera pas là et que peu à peu toutes les dupe de
cet individu malfaisant se feront bientôt connaître.
Molard
a été arrêté par le garde-champêtre de Saint-Pierre-Quilbignon au moment où
il était en train d'opérer au village du Rouisan. Il a refusé de donner
aucune explication.. Conduit au parquet. de Brest, il a été écroué à la
maison d'arrêt du Bouguen.
L’enquête
continue.
Situons
certains noms de lieux cités dans l’article sont peut-être inconnus pour
certains lecteurs :
Lannouarnec,
se trouve à Sainte Anne du Portzic ; Kerdriden, en bas de la route des
Quatre-Pompes ; Le Rouisan, en bas de Recouvrance ; Pont-Cabioch sur
la route de Guilers ; Kerarros, entre le Petit-Paris et la porte de la
Grande Rivière.