ECHO DE SAINT-PIERRE N° 178 décembre 2005

LE KERBER A DISPARU !

Le bar « Le Kerber », situé à côté de l’église de Saint-Pierre, rue Victor Eusen (voir sa photo avant sa destruction en première page), n’existe plus : il a été rasé en novembre. Beaucoup de Quilbignonnais l’ont fréquenté. Quelle est son histoire ? La voici en quelques lignes.


Avant 1939, on ne dénombrait pas moins de 14 buvettes au bourg de Saint-Pierre : chez Madame Deudé, Le Borgne, Carval, Talouarn, Nicolas Ollivier (la forge), Nicolas Louis, Ferelloc, Le Ven, Le Duff, Landuré, Dessons, Le Porsmeur, et le Lapin Blanc. Actuellement il n’en reste plus que trois : le bureau de tabac, Le Terminus et le Stop Bar.

Le Kerber, un des derniers témoins de la vie à Saint-Pierre a disparu. Sa démolition était prévue de longue date : on en parlait déjà quand le trolleybus en faisait le tour, dans les années 50. Mais revenons à son origine. Construit au début du siècle en même temps que la gare du tramway Brest-Le Conquet (1902), le « Café-Graines » fut tenu par Mr Le Ven puis par son petit fils Jeannot Quéméneur.

En 1932, le tram est remplacé par le car et les billets des voyageurs sont vendus au bout du comptoir.

Avant la création de la cantine de l'école, les enfants venant des fermes éloignées se retrouvaient chez Le Ven ou en face chez Nicolas. Un bol de soupe leur était servi; avec un quignon de pain dans la poche, le repas était vite expédié !

Avec l'arrivée de Jean Guéguen et son épouse en 1955, très vite le commerce va prendre de l' extension. Après rénovation en 1965 il devient « Le Kerber ». Il était un lieu de passage et de rassemblement pour les cultivateurs (une centaine de fermes à l'époque) comme pour les sportifs. C'était une annexe de La Légion, les convocations étaient affichées en fin de semaine.

Le dimanche matin, les paroissiens se retrouvaient après les offices et le dimanche soir après 18 heures le tableau des résultats sportifs attirait la grande foule.

A l'arrière du café, le magasin de graines et engrais s'était développé au fil des années avec Loulou Guéguen et son épouse Marie-Louise.

Après la famille Guéguen, les divers tenanciers, de Jean-Louis Kervran à Christine Le Borgne, surent garder la bonne ambiance et le côté convivial. C'était la « maison pour tous ».


Le Kerber a disparu : ni fleurs, ni couronnes, mais beaucoup de bons souvenirs.

Jean Pochart




La place laissée par la démolition du Kerber sert actuellement de parking


Son utilisation définitive est à l’étude dans les services municipaux.

Cette modification du paysage fait en effet partie du projet d’aménagement et d’embellissement du bourg. Dans ce coin, rien n’est encore définitif, mais les études portent sur :

- la sécurité à l’entrée du bourg pour les voitures et les piétons


- le devenir de l’ancienne gare et de la chapelle qui se fissure

- l’offre commerciale

- l’habitation

- le parking près de l’école Saint-Vincent etc…

Paul..P.erson.

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Origine de noms de lieux (suite)

KERBER

Signifie le village de Pierre : KER veut dire lieu d’habitation, village : PER qui s’est adouci en BER est Pierre. Kerber est le nom original du petit bourg rural qui existait là autrefois. On y a rajouté plus tard Quilbignon.


QUESTEL

(centre équestre et fort du Questel)

En Bretagne, ce nom s’applique généralement à des restes de fortifications gallo-romaines, voire préhistoriques. On peut trouver le nom écrit Guestel. En breton, Kestell est le pluriel de kastell (château).