ECHO DE SAINT-PIERRE N° 181 mars 2006
LA GARE VERS LE CONQUET
Vive notre gare... et en route pour le Conquet !
Décidément, rien
ne manquait chez nous
à Saint-Pierre Quilbignon. Il y avait même une
gare ! Le
saviez-vous? Ainsi, avec les beaux jours de
l'été,
auriez-vous souhaité, vous aussi, partir vers les belles
plages
environnantes ou d'autres plus lointaines avec, pour couronner le
voyage, comme un parfum d'exotisme ?
En effet, un tramway
électrique reliait
Saint-Pierre au Conquet, 1903 et 1932. Il fut même
prolongé jusqu’aux portes de Recouvrance
dès 1908.
Ce fut d'abord un service de diligences
qui assura
cette liaison. Puis pendant près de 30 ans le tramway
navigua
sur cette ligne pour le plus grand bonheur de tous. Comme la diligence,
il a eu aussi son temps et a été
remplacé en 1932
par un service de cars...
Mais la gare, cette aïeule, est
toujours
là, faisant partie de notre bourg depuis plus de 100 ans...
C'est vrai qu'elle est
discrète et que vous
ne l'avez peut-être pas remarquée... Elle porte
sans doute
la marque du temps et ses rides sont celles de nos
grand-mères
au chemin de vie si bien rempli. Certes elle a vu passer bien du monde
et a participé à l'histoire de toute une
population...
Marchandes de beurre de Plouzané et d'ailleurs venant vers
la
ville écouler les produits de leur exploitation,
principalement
le vendredi ou encore, le dimanche, l'appel du large pour une partie de
la population ouvrière et commerçante.
Que deviendra-t-elle ?
Et puis, cette
vénérable a
frémi sous les bombardements et a assisté aux
durs
combats de la Libération. Par chance, elle est
restée
debout. Et alors ? Eh bien elle nous regarde et nous questionne.
Serons-nous des ingrats ?
Certes, avec soulagement
mais aussi inquiétude, elle a vu l'arasement du
café Kerber et de ses dépendances ! Avec
soulagement car elle se trouve tout à coup
dégagée
comme par le passé. Avec inquiétude car elle ne
connaît pas encore son destin. C’est sûr
qu’avec un bon brin de toilette la nouvelle coquette
pourrait,
pour un peu, rivaliser avec l’ancienne mairie, son
aînée de plus de 35 ans. Et puis encore, notre
chère petite gare le sait, elle pourrait se
séparer de la
partie atelier (située sur sa gauche ) devenue Bains Douches
pendant quelques années.
J’entends encore les rires de
ceux qui
partaient pour une journée de soleil... Mais
c’était aussi le travail à travers le
déplacement quotidien d’une population paysanne.