ECHO DE SAINT-PIERRE N° 183 mai 2006

La place du bourg de Saint-Pierre, ses lavoirs

Avec l'ouverture du nouveau pôle multiservices, la place du bourg est en train de changer d'allure ! Bientôt la petite maison vétuste située derrière les lavoirs sera abattue pour laisser place à des jeux d'enfants.
Alors, comment était la place autrefois ?

Au début, elle s'appelait "Ar C'hoat" (le bois). Puis la place pris le nom de "Champ de bataille" et on y planta 38 marronniers... Et oui ! pendant longtemps l'église fut entourée d'arbres ! En 1957, on a surélevé la place Quilbignon avec un arbre qui date encore de 188.

Il y a aussi les lavoirs de la place.

 

           Photo datant de 1900 représentant le lavoir public, composé de 3 bacs. Actuellement il n'y en a plus que 2 car un troisième se situe sous la rue de la résistance . On peut voir sur le côté droit la fontaine où les enfants de l'époque allaient boire. Certains se rappellent encore voir les lessiveuses à l'emplacement actuel du centre médical de la rue Pochard. Il y a un lavoir privé, derrière le muret. Le mur n'est plus là de nos jours, mais le lavoir, si ! On reconnaît aussi l'arrière de la charcuterie et la petite maison du lavoir.

 

Les lavoirs couverts d'un toit

 

           Le fils du charcutier (on reconnaît l'arrière de la boutique) un jour de Mardi Gras, vers 1936. Notez qu'à l'époque il n'y avait que 3 voitures dans le bourg !

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La vie des laveuses

           Aller laver son linge se disait " aller au douet ". Le travail était parfois confié à des blanchisseuses de métier. Elles y allaient toute l'année, par tous les temps et en toutes saisons. Le seul jour de repos était le dimanche. Ce jour d'arrêt permettait d'ailleurs à l'eau du lavoir de s'éclaircir ! Mais avant cela, il fallait relever ses manches tous les samedis vers 17h pour nettoyer le lavoir avec un balai de genêt et évacuer ainsi les nappes de mousse blanche qu'il y avait à la surface. Toutes les utilisatrices du lieu étaient sollicitées. Gare à celles qui oubliaient de venir aider !

Pour s'assurer d'une bonne place près de la source (l'eau y était plus renouvelée) dès le lundi matin, il fallait signaler son intention la veille, en plaçant un torchon mouillé sur la pierre réservée dès le dimanche soir ! Les places autour du lavoir étaient attribuées selon l'ancienneté, et les blanchisseuses de métier étaient prioritaires.

 Matériel nécessaire au lavage :

- une caisse en bois à 3 côtés appelée "boîte à laver ". On s'y mettait à genoux avec au fond, de la paille ou un coussin, ou rien...

- un battoir pour battre le linge ce qui permettait de l'essorer.

- une brosse à chiendent (le chiendent est une plante dont on prenait les racines pour en faire des brosses),

- et du savon.

Il fallait aussi mettre le linge à sécher. Les blanchisseuses installaient des fils à linge dans une zone à proximité, appelée la sécheresse.

 Les numéros 2, 3, 4, 11, 117 de l’Écho évoquent la place et les lavoirs : (à lire sur internet sur le site de la MPT, rubrique “la Mémoire de Saint-Pierre”)

Livre parlant des lavoirs de la rue des quatre pompes : «la vallée des lavoirs» de F. Kergonou.

Nathalie Guilard