ECHO DE SAINT-PIERRE N° 187 novembre 2006

L’alimentation autrefois

  Depuis le début du siècle dernier, les moyens d’approvisionnement ont énormément changé. L’un des magasins du bourg de Saint-Pierre se trouvait Place Quilbignon, à l’emplacement de l’actuel Crédit Agricole, il s’appelait l’Économie Bretonne.

            Et voici  quelques photos de ce magasin, situé au 34 rue de la Mairie (aujourd’hui rue Victor Eusen).

L'éco en 1927

L'éco en 1948


1951 : l’éco fut provisoirement transféré à l’angle des rues de Kerzudal et Victor Eusen

l'éco en 1962

Le magasin s'est d'abord appelé l'Économie Bretonne pour devenir plus simplement l'éco après la 2ème guerre mondiale. On y trouvait un peu de tout, mais avec beaucoup moins d'emballages jetables que maintenant ! Comparez vous-même...

Le pétrole lampant et l'alcool à brûler étaient fournis aux magasins en bidon de 50 litres. On devait donc le débiter pour les clients en bouteilles d'un litre, bouteilles consignées qui restaient pour ce même usage.

La moutarde était livrée en seau, puis détaillée et vendue à la livre (500 g) ou au verre. D'ailleurs, on parle toujours de verres à moutarde !

Le sel, stocké sous le comptoir dans deux grandes caisses en bois, était vendu à la livre ou au kilogramme en sac de papier. Les clients s'empressaient, un fois de retour à la maison, de le mettre en bocal.

Après guerre, le cidre était livré en barrique et les gens venaient avec leurs propres  bouteilles vides pour les remplir au magasin. En une matinée la barrique était vide ! Il fallait faire vite. Un jour, le tonneau était tellement gros qu'il n'a pas pu rentrer dans le magasin ! Eh bien... on a servi sur le trottoir ! 

Les gâteaux secs et galettes avaient des présentoirs transparents en verre et métal, qui se posaient sur les boîtes à la place du couvercle carton. De cette façon, le client pouvait choisir sans toucher et les gâteaux restaient au sec. 

 Vers 1957, le magasin doubla sa surface de vente. Alors commença le “libre-service”. Les employées continuèrent à assurer le service des fruits et légumes : avec un crayon, chacune faisait le compte de sa cliente et rendait la monnaie… Nous sommes bien loin de la machine qui lit le nom et le prix de l’article.

Il fallait vivre avec son temps, nous partagions les corvées. Le travail se faisait dans la confiance et l’amitié.

Henri Le Turquais et AnneMarie Ropars