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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 209 février 2009

Les débuts du village de Laninon
     


Un petit village répondant au nom de Laninon existait autrefois sur la rive droite de la Penfeld, à l'ouest de Recouvrance, avec vue sur rade.
    
 LA METAIRIE DE LANINON
(le corps de ferme se situait environ à l'emplacement du poste de garde actuel de la porte Caffarrelli).
    Au 17ème siècle, la métairie s’étendait sur le vallon de Laninon et sur le plateau de la pointe Roz an Avaloù, qui séparait ce vallon de la rivière Penfeld, c’est à dire en limite de Recouvrance. Deux chemins menaient alors à Laninon, l’un depuis le chemin de Recouvrance au Conquet (actuellement la rue Pierre Loti), et l’autre depuis le village de Recouvrance (la rue de la Pointe).
En 1682, une partie des terres de la métairie a été utilisée pour la construction des fortifications de Brest. Les fossés des parcelles contiguëes aux douves et remparts ont tous été rasés pour former le glacis. Le glacis en cet endroit était très en pente. La suppression des talus avait eu pour conséquence une dégradation des terres par les bestiaux qui divaguaient  librement, et par les chevaux et charrettes des habitants des autres villages qui circulaient n’importe où sans tenir compte des anciens chemins.

 LES AUTRES OUVRAGES DES FORTIFICATIONS
    A la même époque des ouvrages militaires furent construits.
    - À Laninon, en 1674, le fort de Chaulme. Il consistait à fermer l’accès du vallon depuis la grève par une muraille. En arrière de ce rempart était installée une artillerie pour empêcher tout débarquement de troupe sur le rivage. Rapidement cette fortification fut déclassée car trop proche des fortifications principales et du Port de Brest.
    - À la Pointe, en 1674, se trouvait la Redoute Nouvelle0 et en 1677, la Batterie de la pointe et le magasin à poudre.

 LA CORDERIE ET LE CHANTIER NAVAL
    Le Sieur Le Coentre,  négociant à Recouvrance , avait fait construire sur ses terres une corderie, une étuve et un four à chaux. La corderie était située en bordure du chemin de la Corniche, à l’aplomb de la falaise. Le four à chaux était construit près du rivage. Le Coentre possédait aussi un chantier de réparation navale sur la grève.

 LE MARAICHAGE
     Bien avant 1776, les terres de la métairie de Laninon avaient été dispersées en plusieurs lots. Les nouveaux propriétaires avaient aménagé des jardins potagers, entourés de murs pour la culture de fruits et légumes primeurs afin d'alimenter les marchés et la population de Recouvrance, toujours plus nombreuse. Ces terres, bien abritées et bien orientées, étaient très fertiles pour ce genre de culture. Ces jardins étaient entourés de murs en pierres qui accumulaient la chaleur le jour et la restituaient la nuit. C’était cette chaleur supplémentaire qui permettait aux maraîchers de Laninon de disposer de primeurs avant la concurrence.
 Vers 1800, une maison avec un jardin potager de moins d'un hectare était louée 150 livres à Laninon, alors qu'une ferme de plus de 10 hectares à Saint-Pierre était louée 300 livres ! Cette culture maraîchère s’est poursuivie à Laninon jusqu’aux années 1970 – 1980.

 LANINON FAUBOURG DE BREST
Avec le développement de l’activité au Port de Brest à la fin du 18ème  siècle, pour la construction d’une grande flotte militaire, la population de Brest et Recouvrance avait considérablement augmenté. Comme Kerinou et Kerambécam en Lambézellec, Laninon était devenu un faubourg de Recouvrance. Alors qu’en 1776 il n’y avait qu’une dizaine de maisons à Laninon, en 1806, on en comptait 30, et en 1830 plus de 50.

PUIS... il y eut les bains de mer avec un établissement de bains avec 70 cabines dans les années 1865. A la fin du 19ème siècle le paysage de Laninon fut une nouvelle fois transformé lorsque la Marine décida de réaliser une extension de l'arsenal militaire dans une rade-abri entre l'embouchure de la Penfeld et les "Quatre Pompes".
Alain CloarecC.

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