Un
petit village répondant au nom de Laninon existait autrefois sur la
rive droite de la Penfeld, à l'ouest de Recouvrance, avec vue sur rade.
LA METAIRIE DE LANINON (le corps de ferme se situait environ à l'emplacement du poste de garde actuel de la porte Caffarrelli).
Au 17ème siècle, la métairie s’étendait sur le vallon de Laninon et sur
le plateau de la pointe Roz an Avaloù, qui séparait ce vallon de la
rivière Penfeld, c’est à dire en limite de Recouvrance. Deux chemins
menaient alors à Laninon, l’un depuis le chemin de Recouvrance au
Conquet (actuellement la rue Pierre Loti), et l’autre depuis le village
de Recouvrance (la rue de la Pointe).
En 1682, une partie des terres
de la métairie a été utilisée pour la construction des fortifications
de Brest. Les fossés des parcelles contiguëes aux douves et remparts
ont tous été rasés pour former le glacis. Le glacis en cet endroit
était très en pente. La suppression des talus avait eu pour conséquence
une dégradation des terres par les bestiaux qui divaguaient
librement, et par les chevaux et charrettes des habitants des autres
villages qui circulaient n’importe où sans tenir compte des anciens
chemins.
LES AUTRES OUVRAGES DES FORTIFICATIONS A la même époque des ouvrages militaires furent construits.
- À Laninon, en 1674, le fort de Chaulme. Il consistait à fermer
l’accès du vallon depuis la grève par une muraille. En arrière de ce
rempart était installée une artillerie pour empêcher tout débarquement
de troupe sur le rivage. Rapidement cette fortification fut déclassée
car trop proche des fortifications principales et du Port de Brest.
- À la Pointe, en 1674, se trouvait la Redoute Nouvelle0 et en 1677, la
Batterie de la pointe et le magasin à poudre.
LA CORDERIE ET LE CHANTIER NAVAL
Le Sieur Le Coentre, négociant à Recouvrance , avait fait
construire sur ses terres une corderie, une étuve et un four à chaux.
La corderie était située en bordure du chemin de la Corniche, à
l’aplomb de la falaise. Le four à chaux était construit près du rivage.
Le Coentre possédait aussi un chantier de réparation navale sur la
grève.
LE MARAICHAGE
Bien avant 1776, les terres de la métairie de Laninon avaient été
dispersées en plusieurs lots. Les nouveaux propriétaires avaient
aménagé des jardins potagers, entourés de murs pour la culture de
fruits et légumes primeurs afin d'alimenter les marchés et la
population de Recouvrance, toujours plus nombreuse. Ces terres, bien
abritées et bien orientées, étaient très fertiles pour ce genre de
culture. Ces jardins étaient entourés de murs en pierres qui
accumulaient la chaleur le jour et la restituaient la nuit. C’était
cette chaleur supplémentaire qui permettait aux maraîchers de Laninon
de disposer de primeurs avant la concurrence.
Vers 1800, une
maison avec un jardin potager de moins d'un hectare était louée 150
livres à Laninon, alors qu'une ferme de plus de 10 hectares à
Saint-Pierre était louée 300 livres ! Cette culture maraîchère s’est
poursuivie à Laninon jusqu’aux années 1970 – 1980.
LANINON FAUBOURG DE BRESTAvec
le développement de l’activité au Port de Brest à la fin du 18ème
siècle, pour la construction d’une grande flotte militaire, la
population de Brest et Recouvrance avait considérablement augmenté.
Comme Kerinou et Kerambécam en Lambézellec, Laninon était devenu un
faubourg de Recouvrance. Alors qu’en 1776 il n’y avait qu’une dizaine
de maisons à Laninon, en 1806, on en comptait 30, et en 1830 plus de 50.
PUIS...
il y eut les bains de mer avec un établissement de bains avec 70
cabines dans les années 1865. A la fin du 19ème siècle le paysage de
Laninon fut une nouvelle fois transformé lorsque la Marine décida de
réaliser une extension de l'arsenal militaire dans une rade-abri entre
l'embouchure de la Penfeld et les "Quatre Pompes".
Alain CloarecC.