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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 217, novembre 2009

Le parc d'Eole sème le vent et récolte la tempête
  

           

Non loin du centre commercial de l'Iroise, se trouve un parc avec une cascade, le Parc d'Éole, appelé parfois Butte du Polygone. Quelle est l'histoire de sa construction ? À l'origine, c'était un terrain d'entraînement militaire appelé "polygone de la marine", avec une grande butte, destinée à arrêter les balles et obus des armes lors des essais de tirs. Puis les années passent, nous voici il y a plus de vingt ans.

            Dans l'esprit de Georges Lombard, président de la CUB quand le projet fut conçu, cette réalisation devait faire partie de tout un ensemble reliant le Point du Jour au Centre Commercial, donner une nouvelle image et un nouvel élan à l'ouest de la ville. Le grand immeuble qui devait surplomber l'Avenue de Tallin resta à l'état de projet. Mais on voyait loin du haut de la Butte, jusqu'aux Monts d'Arrée par beau temps ! On pouvait y prendre le vent marin.

            Revenons au parc lui même. le concours d'architecte fut remporté, en juillet 1985, par un sculpteur bavarois associé à un paysagiste parisien car il s'agissait ni plus ni moins que de réaliser une "sculpture paysagère", autour de la Butte, sur le thème du vent, d'où le nom d'Éole. L'eau était l'élément complémentaire : un plan d'eau à deux niveaux reliés par une cascade. La vaste prairie devait accueillir des manifestations autour du plan d'eau du bas.

Prévu pour être livré, un premier temps en 1987, puis l'été 1988, le projet prit beaucoup de retard : à cette deuxième date les terrassements s'achevaient à peine.

            Or il y avait urgence : les élections municipales de mars 1989 approchaient.

Il y eut donc  d'abord l'inauguration de la passerelle surplombant la cascade en janvier 89. Belle réalisation, soit dit en passant, en matériaux composites, par le chantier naval local ACX.

En février se fit la mise en eau.

            En bout de course c'est Pierre Maille, le successeur de Georges Lombard à la présidence de la CUB qui coupa le ruban, le 8 octobre 1989.
Le vent va venir s'inviter à la fête. C'est son parc après tout. "Coup de vent sur le Parc d'Éole" titreront les journaux locaux, au propre comme au figuré. La montgolfière ne pourra pas s'élever dans les airs comme prévu. Quant au nouveau Président, il va tempêter contre des dépenses qu'il juge faramineuses : les coûts, d'abord  évalués à 6,5 Millions de Francs, puis 8 MF, se sont  envolés eux, à 14 MF. Il faut y ajouter le  fonctionnement, estimé à près d'1MF par an : monter l'eau en haut de la cascade, ce n'est pas gratuit !

Coûteuse certes -autant que le Vallon du Stangalard - c'est une belle réalisation, hélas sous-utilisée.

A nous tous de mieux en profiter, de  faire connaître ce lieu remarquable de notre Rive Droite.

Hervé Cadiou

 

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