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ECHO
DE SAINT-PIERRE N° 222, avril 2010
LES BORNES – FONTAINES
Le centre de captifs à Brest
La saucisse Caquot
Saucisse remorquée
Pendant la première guerre mondiale , l'aéronautique maritime était
composée de 3 secteurs : les dirigeables (situés à Guipavas), les
hydravions (à Camaret et Saint Pierre Q. pour les plus proches) et les
captifs (à Saint- Pierre).
Les « captifs» ou « ballons captifs » étaient des
aérostats retenus au sol par un câble ou tirés par des remorqueurs . La
sustentation de ces engins était assurée par un gaz plus léger que
l'air ambiant : l'hydrogène. Un homme, appelé observateur de captif, se
plaçait dans une nacelle et alertait s'il voyait au loin un navire
ennemi, s'il distinguait par vue plongeante un sous-marin ou une mine
sous-marine.
Pendant longtemps les habitants de Saint-Pierre ont vu ces gros
ballons, appelés aussi « saucisses », flotter dans le ciel de
la Grande Rivière.
En effet, en mars 1917, la marine française y créa le centre des
captifs de Brest qui devint américain entre avril 1918 et l'été
1919. Puis il sera de nouveau français et restera ici jusqu'en 1940.
De 1917 à 1919, une école formait le personnel d'aérostation :
l'école des observateurs et des arrimeurs de ballons et
dirigeables de Brest.
Le centre ...
... était composé de hangars capables de protéger
les balllons gonflés et prêts à servir immédiatement. Il y avait, sur
place, une usine qui fournissait l'hydrogène : les appareils de
production, système Lelarge, communiquaient avec deux magasins pour la
soude caustique et le ferrosilicium. L'hydrogène était ensuite envoyé
vers une nourrice (gazomètre) d'où une canalisation souterraine le
distribuait aux hangars. De leur côté, les déchets silicatés étaient
répandus dans des fosses cimentées puis probablement envoyés à la mer.
Au début, ce centre permettait l'alimentation des captifs et des
dirigeables, puis devint vite insuffisant : Guipavas eut donc sa propre
usine !
Les ballons...
... au nombre de 8 au début (dont 2 en service), ils passèrent à 15
sous la direction américaine (dont 4 ou 5 utilisés couramment). Ils ne
devaient pas être utilisés plus que quelques heures d'affilées et ne
servaient pas la nuit. Ils étaient conçus pour servir par des vents de
20 m/s et résister jusqu'à 30 m/s, mais plusieurs incidents rendirent
les marins réticents à son égard. Ces aérostats, les CAQUOT, étaient
gonflés de 820 à 1000 m³ d'hydrogène selon les types.
Un entretien constant de la pression d'hydrogène dans les enveloppes était nécessaire.
Quelques professions ...
- Les mécaniciens, 17 % des hommes, travaillaient à l'usine à hydrogène et certains sur les treuils à vapeur.
- Les manoeuvriers, au nombre de 12 à Brest, étaient demandés pour les
manoeuvres au sol , pour rentrer les ballons dans les hangars et lors
des opérations de gonflage.
- Les tailleurs s'occupaient de la coupe, de la couture, du
collage des toiles caoutchoutées des ballons, mais aussi des nourrices
et des canalisations souples.
- Les arrimeurs étaient chargés de la préparation du ballon avant le
vol et de son entretien après.Ils participaient à la manœuvre en mer et
à terre, autour du treuil. Ils étaient en quelque sorte l'œil
extérieur, ceux qui devaient faire en sorte que tout se passe bien pour
l'observateur qui était en vol.
- Les observateurs montaient dans la nacelle. Nous vous en parlerons dans le prochain Écho.
Le 11 novembre 1918...
... il y avait 1662 hommes répartis dans les centres
de ballons captifs de Brest, Saint Nazaire, Lorient et La Trinité
sur Mer .
Merci à Thierry Le Roy pour sa collaboration. Cet article tire les
informations de son livre « la guerre sous-marine en
Bretagne 1914-1918», édité en 199, ISBN 2-9505074-0-9.
Nathalie Guilard
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