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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 225, septembre 2010

BOURRELIERS à Saint-Pierre Quilbignon

 
Dans un précédent article nous avons parlé du charron qui réalisait et réparait les différents modèles de tombereaux et charrettes ainsi que des maréchaux ferrants (Echo n° 205 de septembre 2008) qui soignaient les sabots des chevaux et les équipaient de fers. Pour relier les deux il existe un troisième métier : le bourrelier.

Bourrelier, c'est quoi ?
    Le bourrelier fabrique et vend des pièces de harnais pour animaux de trait (colliers pour chevaux, brides, rênes, sangles en cuir…) et des articles divers en cuir, comme certains tabliers de travail. Le collier, pièce importante dans le travail du cheval, est individualisé à chaque cheval. Ainsi en adaptant le rembourrage du collier (d’où le nom bourrelier) autour du support en bois à la forme des épaules du cheval, celui-ci peut transmettre plus efficacement et sans blessure son effort de traction. Les bourreliers allaient de temps en temps dans les fermes afin de réviser ce rembourrage et réparer l’usure des colliers et harnais.
Les Pérès
    Monsieur Pérès a démarré ce métier à Plouzané à l’âge de 20 ans. Il est arrivé à Saint-Pierre en 1947 et a installé son atelier de bourrellerie dans un garage 63 rue Victor Eusen à l’angle de la rue de Keranquéré. Vers 1950, à l’arrivée des tracteurs, il complète son activité par la réalisation de cartables et sacoches diverses. Peu de temps après, il construit un autre atelier, contre le premier, afin d’y réaliser des travaux de matelasserie (sommiers et matelas neufs et réparations). C’est cette activité qui a été prolongée par son petit-fils, Monsieur Larvor, en y ajoutant la tapisserie de sièges. Mi 2009, Monsieur Larvor a transmis la place à son ex-employée qui se consacre surtout à la tapisserie d’ameublement et à la restauration de sièges.

Les Ferelloc
    Avant eux il y avait eu un autre bourrelier, Monsieur Ferelloc, face à l’église, à l’emplacement de l’actuelle fleuriste. La façade de l’atelier était en retrait de la rue. Les pièces métalliques des harnais étaient réalisées par l’un ou l’autre des forgerons Nicolas. Madame Ferelloc tenait une petite épicerie-vente de vins. Derrière l’épicerie une salle permettait de recevoir des groupes de personnes pour une consommation, par exemple après un enterrement ou les jours de marché ou autre… Sur la photo ci-dessous, qui date de 1936, on aperçoit Mme Ferelloc à la fenêtre ainsi qu’un collier de cheval sur la devanture de l’atelier.
Mr Ferelloc a débuté son métier à Plougonvelin puis est venu s’installer à Saint-Pierre en 1912.  Il a terminé son activité au début de la dernière guerre. La maison et l’atelier furent détruits par les bombardements.

Pour coudre le cuir le bourrelier perce un trou avec une alêne dans chaque pièce à assembler. Il réalise la couture avec deux aiguilles enfilées qui vont passer successivement en sens opposés dans le trou puis, après tension des 2 fils, il fait un autre trou et ainsi de suite. Le fil de lin ou de chanvre a été préalablement enduit de poix (sorte de cire végétale). Cela le renforce et l’aide à glisser dans les trous.
J.C. Beauvisage

Une scène dans la ferme de Traon-Bihan montre que les chevaux faisaient partie de la vie, les bourreliers avaient du travail

  




quelques outils de bourrelier




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