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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 233, mai 2011

Excursion à Kervallon et Keranvic
   
            Actuellement les promeneurs et les jardiniers amateurs peuvent profiter du chant des oiseaux et du calme régnant à Kervallon, en imaginant la vie deux cents ans auparavant.
Le 20 mai 1789, le dit RIOU KERHALLET (on peut penser qu’il était déjà propriétaire de terres à Kerhallet) fait l’acquisition de la propriété de Jean Baptiste Catherine Alain Marquis DE FAYET et le petit lieu de Keranvic pour la somme de 15000 livres.

Mais comment étaient les lieux à la veille de la  Révolution ?

    Après avoir franchi le portail, donnant sur le chemin de la Jument Blanche, on pénètre  dans la propriété entourée de murs en pierre ayant 3 à 4 mètres de hauteur. La surface totale avec bois et jardins couvre 4 hectares environ. Une allée bordée de marronniers nous amène devant le jardin à la française situé sur deux niveaux avec la bastide au centre.
    Le jardin proprement dit mesure 74 toises (145 m) d’est en ouest et 27 toises (50 m) du nord au sud. Dans la partie supérieure, l’eau jaillit d’un grand bassin et s’écoule parmi les massifs de fleurs, les carrés de légumes sont entourés de fruitiers en cordeau
    La bastide couverte d’ardoises (à l’emplacement de la route actuelle ouverte par les Allemands en 1942), comporte, côté couchant, un rez de jardin avec de nombreuses pièces, à l’arrière côté levant, au niveau du jardin du bas on trouve une cuisine, un salon et deux celliers.
    Au nord  il y a une belle fontaine de marbre blanc abritée par une tonnelle en bois. Surplombant le tout exposées plein sud, les terrasses existantes encore aujourd’hui étaient garnies de centaines de fruitiers en espalier.
Ps : sur le plan relief de 1806 exposé à Daoulas on pouvait voir la bastide en ruines. Que s’est il passé ?
    Dans la partie basse on retrouve un mur très épais qui formait un étang servant de vivier et dont l’eau alimentera le moulin et la tannerie construits quelques années après
    A l’est, donnant sur le chemin de Quéliverzan, une autre porte permet d’accéder à la cale sur la Penfeld. Ce chemin, bordé de châtaigniers sépare Kéranvic et ses petites maisons des propriétés de Monsieur TREMBLAY  et de  Maître Nicolas de LEZERNAN, Président des Droits et Sénéchal du Chastel, avocat au parlement.
        Monsieur RIOU KERALLET fera le 7 février 1812, l’acquisition du domaine de Monsieur TREMBLAY comprenant la grande bastide du bord de Penfeld, que l’on peut encore voir aujourd’hui, ainsi que les 7 hectares de bois et jardins jouxtant l’ancienne propriété du Marquis de FAYET. Monsieur TREMBLAY avait acquis la campagne de Kervallon de Monsieur Charles Vassal en 1768.
    En voyant les lieux et les difficultés pour y accéder, on comprend l’intérêt des riches riverains de posséder un bateau, car en très peu de temps (profitant du courant dû à la marée) ils pouvaient se rendre au quartier des Sept Saints ou à Recouvrance.
    Quant à nous après être revenu rive droite en remontant dans les bois de la Cavale Blanche nous retrouvons le sentier et les « ribins » donnant accés à la passerelle de la Digue avant sa destruction. Au-dessus de la maison Magueur on peut retrouver quelques vieux pommiers et aussi quelques ifs témoins du passé.
    Les derniers propriétaires, avant leur expropriation par la ville, furent Monsieur et Madame  MAGUEUR là où était le Marquis de FAYET et Monsieur et Madame GELEBART dans l’ancienne propriété de Monsieur TREMBLAY. Le peu qui reste de Kervallon sera-t-il détruit ? les bruits courent de la destruction imminente de la résidence de Monsieur RIOU KERHALLET. Espérons que ce patrimoine, témoin d’une autre époque, soit conservé.
Kervallon en 1834, dessin de Michel Quillien


plan des lieux en 1834
Jean Pochart

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