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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 239, janvier 2012

Quelle aventure !
 des pionniers du cyclotourisme à la Légion Saint-Pierre
  
   
Quelle promenade à vélo ! Brest-Lourdes-Brest, c’était il y a 50 ans en juillet 1951

    A l’exemple de Jean Talarmin, qui fit Brest-Rome-Brest, six jeunes garçons de Saint-Pierre décidèrent de se rendre à Lourdes à vélo : Paul Abgrall, Jean Saos,  Jean Guennou, Paul Kergoat, Georges Le Turquais et Gilles Floc’h, sous la direction de l’abbé Emile L’Hostis (jeune prêtre dont le père était entrepreneur de couverture à Saint-Pierre). Ils prirent la route le 9 juillet.

Le 15, ils atteignirent Lourdes en passant par Quimper, Vannes, Nantes, Niort, Saint-Jean d’Angely, Saintes, Bordeaux, Tarbes….

Les cyclistes restèrent à Lourdes jusqu’au 20 juillet en rayonnant dans la région. Puis ils reprirent la route direction Brest en passant par Pau, Bayonne, Biarritz, Arcachon, Royan, Rochefort, La Rochelle, La Roche-sur-Yon…..

Le 25, ils arrivèrent à Saint-Pierre « sains et saufs » après un parcours de plus de 2000 kilomètres et en pleine santé.

Leurs vélos étaient des "demi-course" avec des pneus à chambre à air et un porte-bagages supportant les 20 kilos. Inutile de parler des chutes, des crevaisons, des incidents mécaniques….

Emile L’Hostis avait accepté la responsabilité d’accompagner ces jeunes qui n’allaient pas à Lourdes en pèlerinage. Ils s’étaient donné un défi à eux-mêmes, sans préméditation.

Emile, toujours en soutane, signalait leur passage dans les presbytères, où ils étaient parfois hébergés. Mais bien souvent ils pique-niquaient et dormaient sous la tente (2 tentes de 3 pour 7), avec comme sac de couchage, une couverture.
Pour se nourrir ils effectuaient quelques achats à la fin des marchés, la pique aux fruits … Le soir après la recherche de bois et de cailloux, ils allumaient un feu pour chauffer leur pitance.
La lessive avait lieu à la rivière et le linge séchait sur les porte-bagages déjà surchargés de matériels.

Quelques éléments marquants

- Le passage du Tour de France au Tourmalet de Jean Robic (surnommé Biquet), coureur cycliste breton très populaire qui a remporté le Tour de France en 1947 (27ème en 1951)
- Le bal à Tarbes où ils auraient désobéi à Emile pour aller danser avec la jeunesse locale («une soupape » pour retrouver « la vraie vie »)
- La traversée des Landes : des kilomètres de lignes droites, sans une côte ni descente évidemment, sous une chaleur accablante
- Les 30 kilomètres de montée vers Gavarnie avec une belle récompense à l’arrivée : une bataille de boules de neige sur le sommet du cirque
- Lourdes, décevante avec ses souvenirs de pacotille, d’où le nouveau défi d’y abréger le séjour et de prolonger la randonnée en incluant une visite au Rocher de la Vierge à Biarritz

Ce périple était mieux que le Tour de France (sans les spectateurs) avec les côtés humains, sportifs, géographiques, des images plein la tête.

En 1953 l’expérience fut renouvelée par quelques uns d’entre eux dont Gilles Floc’h. Mais ils avaient une voiture qui les accompagnait, celle de Jean Le Roch pour transporter les bagages !

Il paraît que les voyages forment la jeunesse…

Thérèse Cloître

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