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ECHO DE SAINT-PIERRE N° 247 et 248, novembre/décembre 2012

Randonnée côté mer à Saint-Pierre
      

Mémoire de Saint-Pierre nous décrit une balade que le groupe a faite, mené par François Kergonou qui connaît bien le coin. Les numéros sur la carte correspondent aux lieux dits cités.

Départ Place Quilbignon (1)

Au début du 19ème siècle, avant la construction de la nouvelle mairie en 1865, il n’y avait que trois maisons  et quelques douets dans ce lieu : la maison de la famille Pérès, la prison de la commune, les lavoirs et la maison à buée (où l'on faisait bouillir le linge).
Les murs de soutien, autour du "champ de bataille" n’existaient pas. Dans le haut  de la place nous avons vu où était l’accès de l’abri sous l'église qui a protégé beaucoup de nos concitoyens durant la guerre 39-45.

 Porsmeur Loperhet (2)

En 1809 Yves et François Lullien avaient pris en location le lieu de Loperhet en Quilbignon à Jean Caillaux négociant à Brest. Le bail avait été renouvelé en 1818 sous cette désignation. François Lullien fut maire de Saint-Pierre à trois reprises entre 1816 et 1836.
Mais où se trouvait donc  Loperhet ?
Ce lieu était situé à Porsmeur, en bordure du chemin de C’hatpom « quatre pompes ». Auprès de ce manoir était édifiée une chapelle dédiée à Sainte Brigitte.
Loperhet était en fait le nom de ce très ancien manoir qui disposait au temps de sa splendeur d’une chapelle domestique. Les seigneurs du lieu l’avaient déserté depuis longtemps, le domaine a été transformé en ferme. Le plan cadastral de 1834 positionne le manoir et la chapelle sur les parcelles 694 et 695 de la section C.
Le nom Loperhet est composé de Log ou Loc « ermitage », et  Berhet qui est une variante graphique du prénom Berc’hed (Brigitte en français). C’est le nom d’une déesse païenne devenue sainte, bien connue en Irlande.
Nous nous sommes rendus ensuite par le chemin qui donne sur la rue des 4 Pompes en face de la rue Auguste Comte, au lavoir du lieu où une fontaine est aménagée. La chapelle fut démolie vers 1922-1924. Les pierres furent vendues à des particuliers, un entourage de porte fut transporté à Traon Bian et d’autres pierres à Kernabat pour la reconstruction d’un pan de mur qui s’était écroulé.
La croix du clocheton a été montée au-dessus de la fontaine du lavoir. François  nous a ensuite commenté les vertus de l’arbre de houx situé près de la fontaine. On l’appelait l’arbre de la fécondité. Le soir venu, ces lieux attiraient beaucoup de femmes stériles, et soit le pouvoir divin ou la magie, faisait naître parfois un petit Breton de plus parmi nous.

Le Lapin Blanc (3)

François Kergonou nous a précisé où se trouvait le débit de boisson « Le Lapin Blanc » (3) avec sa terrasse, sa tonnelle et son jeu de boules. Cet établissement, qui se trouvait sur le chemin pour aller et revenir de  Sainte Anne du Portzic, était  celui où les estivants d’une journée s’arrêtaient pour se désaltérer. L’établissement fut anéanti lors d'un bombardement le 11 août 1944.
Plus sur la droite se trouvait la cour des miracles appelée ainsi car de nombreuses familles y résidaient, ayant  beaucoup d’enfants du même âge, l’animation était permanente.

Kernabat (4) = lieu d’habitation de l’abbé
 
Le Cruguel (5) (butte en français)

De ce lieu de sépulture préhistorique où il y a dû avoir un dolmen, il ne reste aucun vestige. En entrant dans ce que furent les chantiers Levaux, on aperçoit sur la gauche les murs de clôture de la propriété « Kériette » nom composé de Ker lieu habité et de Yette diminutif d’Henriette, prénom de l’épouse du propriétaire.

Suite de la balade parue dans l'Echo n° 248 de décembre 2012 :


Dans le dernier numéro de l'Écho, nous avons décrit le dédut d'une randonnée faite par le groupe Mémoire de Saint-Pierre, voici la suite.
Le Hildy (6)
En traversant, le nouveau lotissement, nous avons atteint la ferme du Hildy, près de laquelle il y avait autrefois un magnifique puits, disparu pour l’élargissement du chemin qui rejoint la route de la Maison Blanche en contrebas.

La Maison Blanche (7) (Porshouarnec)
Pour rejoindre la Maison Blanche, autrefois dénommée "Pontouarnec" nous avons traversé le chantier où se construit la nouvelle station d’épuration, pour le traitement des eaux usées de Saint-Pierre et Plouzané. Sur les hauteurs du lieu dit "Ar Coat" existaient une ferme, des pépinières et une grande maison occupée par Monsieur Lacoste, ingénieur du Génie Maritime à l’arsenal, qui disposait d’une calèche.
Au début du 20ème siècle dans le village du bord de mer on comptait trois groupes de maisons : côté ouest, 4 à 5 maisons ; au centre et parallèles au rivage, des commerces et deux auberges ; à l'est, un four à chaux et, l’un n’empêche pas l’autre, un débit de tabac, au pied des escaliers instables qui descendaient de la corniche.
On pouvait accéder à ce village, soit depuis le Hildy, ou depuis le Cosquer par Lanhouarnec et Kerriou, ou par un sentier côtier depuis la grève des " 4 pompes ".
Une belle route et des jardins paysagers ont été aménagés entre ces deux lieux, d’où on peut admirer la rade. En bordure de cette route et appuyée à la falaise était construite une maison qui a brûlé lors de l’explosion et l’incendie des cuves à mazout le 18 juin 1940. Les propriétaires, Mr et Mme Marblé, y laissèrent leur vie  dans l’incendie. Malentendants, ils n’avaient pas entendu l’ordre d’évacuation. La couleur rouge des ruines atteste de l’intensité du feu.
En cet endroit de  Pontouarrnec existait au début du 19 ième siècle un moulin dépendant du Lanhouarnec (Lann terrain, domaine et Houarneau, nom de Houarneg, possible variante de de Hervé). Le nom de Pontouarneau est composé pont qui formait un étang dont les eaux alimentaient le moulin et ouarneau (Hervé).

Les Quatre Pompes (8)
Ainsi nommé parce qu’il y avait dans la partie basse de cette vallée un réservoir pour collecter les eaux venant de toutes les sources  placées le long de la vallée depuis le bourg de Saint-Pierre. Ces eaux circulaient dans un aqueduc en pierres de construction très ancienne dont il y a tout lieu de penser que les vestiges existent encore dans les anciennes prairies. L’eau potable ainsi recueillie permettait d’alimenter les bâtiments de la Flotte de L’Escadre par les circuits des 4 Pompes.
Au milieu du 19ème siècle, une entreprise y  a monté des ateliers de mécanique, nommée "le petit creuzot". Entre les deux guerres, la Marine récupère les locaux pour stocker du matériel et des munitions. Le 18 juin 1940, le gardien des locaux, Jean Lescop, attendait l'arrivée des allemands l’arme au pied, mais il n’eut pas à s’en servir car il fut brûlé vif par l’incendie des cuves à mazout placées au-dessus de lui.

La salette(9)
En remontant la route des 4 Pompes, nous avons vu l’emplacement où se trouvait la chapelle dit de la Salette construite par la paroisse dans la seconde partie du 19ème siècle par l’abbé Guennegan. Un bar portant le nom de la Salette perpétue le souvenir.

Baradozic   _ Kerdalaës (10)
Nous avons quitté la route des 4 pompes pour prendre la direction de Kerdalaës, situé  comme son nom l’indique sur le sommet de la colline. L’entrée du parc à mazout que nous avons déjà visité se fait par le chemin de Kerdalaës. Le nom de Kerdalaës est composé de Ker "lieu" habité et de Laez "haut". Dans la partie basse de ce chemin existaient trois lavoirs ou douets, on peut encore apercevoir l’un d’eux en parfait état dans un jardin privé.
A mi-hauteur, bifurcation à droite en direction du Baradoz "paradis" où nous avons rencontré Jean Vautrin qui y habite depuis longtemps et qui a donc eu la chance de vivre le paradis sur terre. Au paradis il est remarquable de constater le chemin tortueux, dont le tracé a permis de maintenir en vie ces chênes plus que centenaires bordant la parcelle de Louis Toby.
Depuis le versant  de Kerdalaës, nous avons pu observer l’emplacement du chemin  permettant de rejoindre le Barulu à Kernein et la chapelle de la Salette et même le lieu "belle vue" où a été construite l’École Navale en 1935.

Barullu(11)
Laissant la propriété Kériette derrière nous, nous  sommes redescendus vers le Barullu Izella, qu’il ne faut pas confondre avec le Barullu Huella et le douet du même nom.

Nous avons terminé cette randonnée en espérant voir un jour ce lieu aménagé en jardin d’agrément, avec un sentier.
A. Cloarec


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