ECHO DE SAINT-PIERRE N° 96
NOVEMBRE-DECEMBRE 1997




Michel FLOCH (1890-1967) historien de Saint-Pierre-Quilbignon

Le premier ouvrage édité par le groupe “Mémoire de Saint-Pierre” fut “Saint-Pierre Quilbignon”, le nom de notre commune qui s’étendait de Plouzané aux remparts de Recouvrance, avant son rattachement à Brest, à la libération. Il s’agissait d’un recueil d’articles que Michel Floch avait écrits dans les années 1960 pour le journal “L’Espoir”, publication des paroisses de Brest à l’époque.

Michel Floch fut vraiment le pionnier de notre histoire locale, et il a travaillé avec passion jusqu’à sa mort en décembre 1967. Aîné de cinq enfants, Michel Floch dut quitter l’école avant ses 13 ans, à la mort de son père. Il fut garçon de courses avant de devenir apprenti forgeron à l’Arsenal, à l’âge de 15 ans.

Il milita très tôt à l’Action Catholique des Apprentis et aides ouvriers à l’Arsenal. Dès la création de la Confédération Française des Travailleurs Chrétiens en 1920, il y adhéra. Il en devint président du syndicat de l’Arsenal en 1922, et le resta jusqu’à sa retraite en 1949. Il assuma d’importantes responsabilités à la CFTC aux niveaux local, départemental et national. A sa mort, il était président d’honneur de la CFDT du Finistère. Président de la caisse de sécurité sociale du Nord-Finistère de 1950 à 1955, il en resta administrateur jusqu’à sa fin. En 1944 il avait été membre du Comité Départemental de la Libération.

Militant syndicaliste, il s’intéressait à tous les aspects de la vie sociale locale. Il fut l’un des animateurs du patronage de la Légion Saint-Pierre. En 1929, il fut élu conseiller municipal de sa commune ; il le resta jusqu’en 1944 et fut ensuite conseiller municipal de Brest jusqu’en 1947. Sans doute est-ce à la Mairie de Saint-Pierre-Quilbignon, dans les locaux qui abritent aujourd’hui notre Maison de Quartier, que lui vint le goût de l’histoire locale. A la mairie, il pouvait consulter à loisir les registres de toutes les délibérations du conseil municipal, depuis sa création au début du XIX siècle. Il y trouvait aussi le cadastre de 1830. Ces documents sont aujourd’hui aux archives municipales au Bouguen.

Cette passion de l’histoire locale n’allait plus le quitter. Il y consacrait l’essentiel des loisirs que lui laissait sa vie militante. Il n’y avait pas de coupure entre ses diverses activités. S’il étudia minutieusement l’histoire de sa commune, il se pencha également sur celle de l’ouvrier de l’Arsenal.

“J’ai fait mes humanités au pied d’une enclume” disait-il, c’était un parfait autodidacte. Il faisait part de ses recherches dans des conférences, dans des articles. Membre de la “Société d’Etudes de Brest et du Léon”, il publia de nombreuses études dans les “Cahiers de l’Iroise” de 1955 à 1966.


Le groupe “Mémoire de St-Pierre”